“Au fond, Natacha Mercier nous invite à une expérience phénoménologique de l’apparaître des images. Nimbées d’une sorte d’aura de lumière, l’artiste donne naissance à des apparitions évanescentes qui ne cessent de se constituer sous nos yeux. Le jeu des glacis et des entrelacs des plans induit une relation toute particulière avec la lumière et les données sensibles, spatiales et concrètes de l’espace réel. Dans cette articulation entre l’image qui surgit du fond et la lumière qui inonde la couche de vernis mat en surface, nous sommes “devant le temps”, comme aurait pu dire Georges Didi-Huberman. C’est dans un rapport à la durée de contemplation que l’image se révèle peu à peu. Au-delà du temps immédiat du regard, les œuvres de Natacha Mercier impliquent le temps long de l’histoire. C’est dans un entrelacement du temps et de l’espace, un chiasme de la surface et de la profondeur, que l’œuvre de Natacha Mercier s’offre à nous.”
Jérôme Carrié, commissaire des expositions au CIAM, Université Toulouse Jean-Jaurès – 2021.