« (…) L’exposition de Natacha Mercier, se refuse à la photographie. Et ce refus est un geste crucial de son exposition. Sur mes photos, on n’y voit rien, la lumière – un blanc éclatant – de l’une, l’obscurité de l’autre, avec quelques lumières colorées que l’on devine en mouvement. (…).
Dans la petite pièce voisine, c’est plus difficile encore pour le regard : on n’y voit rien, au début, dans le noir, on a peur de se cogner, ou de rentrer dans un corps fondu dans ce noir. L’on touche une vitre, un habitacle fait de fenêtres – Y a-t-il une porte ? Peut-on y entrer ? Non, il semble que non. Il y a des rideaux en lamelles, qui font penser à un mobilier de bureau un peu suranné, et derrière eux ce qui semble être une chambre d’appartement, un salon plutôt : il s’y étale un désordre indistinct d’objets et un amas d’écrans de différentes dimensions. Les images qui s’animent sur des écrans font apparaître encore des corps, et encore, l’on les devine nus, semblables au nôtre. Leurs mouvements répétitifs donnent immédiatement à penser qu’ils s’adonnent à quelque activité sexuelle : ici une femme qui caresse son sexe, là l’ombre d’une tête – Un homme ? Une femme ? – qui prend dans sa bouche un sexe d’homme. Il y a dans ces images de la pulsation et de la pulsion, mais l’on ne voit pas vraiment, l’on n’est pas sûr et l’on voudrait voir, à travers une fente dans les rideaux, justement. Je n’ai pu voir distinctement qu’un écran, en face de moi, celui où une jeune femme assise se masturbait. Je me déplaçais pour voir mieux la petite chambre et les autres écrans, mais je n’y arrivais pas. Je n’étais pas à l’aise dans la petite pièce obscure, gênée à l’idée de me faire surprendre ici, dans ce noir, par une autre spectatrice ou un autre regardeur. Je pensais aussi, un peu embarrassée : le homme à l’accueil de La Fabrique, à qui j’ai demandé si je pouvais photographier, savait ce que j’étais en train de faire ou de regarder. De vouloir voir sans le pouvoir. Dans le noir. C’est en sortant seulement que j’ai vu les plantes vertes posées au sol, à l’entrée de la petite pièce noire, dans leurs pots. (…). »
Ana Samardzija Scrivener, professeur de philosophie à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse. Expérience de visite de l’exposition “Vasistas ?” de Natacha Mercier, pendant l’exposé “De la contemplation au choc : la techno-érotisation dans les arts du début du XXème siècle” (Journée d’étude au Ciam, L’Exhibe, de Courbet au net, juin 2016).
4ème lign
1ère ligne : 1. Avertissement à l’entrée de la “Chat room” / 2, 3. 4. Vues générales de l’installation pendant la performance avec le Poilu.
2ème ligne : 1. Capture d’écran de “FABIENNE” d’après “Marie Antoinette dit à la rose” de Vigée le Brun (5 mn 32 s) / 2. Capture d’écran de “DOUCEUR DU 31” d’après “L’origine du monde” de Courbet (4 mn 19 s) / 3. Capture d’écran de “THE CURE”, pose libre (15 mn 33 s) / 4. Capture d’écran de “CHRISTDOUM” d’après “L’origine de la guerre d’orlon” (6 mn 23 s).
3ème ligne : 1. Capture d’écran de “BEN 2”, d’après “Le sommeil” de Courbet (27 mn 36 s) / 2. Capture d’écran de “BIGTWIN” d’après “Olympia” de Manet (14 mn 28 s) / 3. Capture d’écran d’ “ADAM”, d’après “Adam et Ève” de Gossaert (13 mn 44 s) / 4. Capture d’écran de “PATOU DE NICE” d’après “la Joconde” de Vinci (19 mn 43 s).
6 / 3. « STEAc
4ème ligne : 1. « STEFFI 4 ». Acrylique s«
THE CHAT ROOM (expositon Vasistas ?)
Le CIAM, Université Toulouse Jean-Jaurès
Création : Natacha Mercier
Commissariat : Jérôme Carrié
Création sonore : Jacky Merit
Régie et production : Marie Baillet et Hugues Mercier
Exposition du 12 mai au 24 juin 2016
Coproductions :
Le CIAM (Toulouse), la Carrosserie Leurette (Lille), Frans Bonhomme (Toulouse), Galerie Exprmntl (Toulouse), les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées, Lieu Commun (Toulouse), Espace Croix Baragnon (Toulouse).
Remerciements : le “Poilu”